/ Par Doriane Rey
Dans le grand hiver, celui de la neige qui blanchit les vastes espaces du nord, un chasseur de loup s’éprend de son interdit : une louve. Une histoire impossible sauf si l’on s’autorise à rêver et à se laisser transporter par nos imaginaires féconds : ce à quoi nous invite pleinement la compagnie Infini Dehors.
Laissons-donc sur le tapis blanc, où évoluent les marionnettes, planer nos esprits inventifs : ce blanc pourrait être la plateforme d’un castelet, la neige que l’on foule, notre espace d’imaginaire autant que l’image du temps qui passe sur nos vies et nos destinées humaines. Il s’agit donc d’un chasseur nommé Dima qui, pour vivre son amour, pactise : il ne tuera plus de bête et elle ne sera plus jamais louve, sans quoi, il sera changé en loup. Mais rien ne sera pourtant aussi simple…
En musique, avec synthétiseur, cithare, flûte à bec, guimbarde, guitare électrique et pédale à effets, les personnages prennent vie, animés par deux marionnettistes et conteuses aux gestes précis et délicats. Le dialogue entre la musique et le conte se tisse afin de produire un récit à la mesure des plus jeunes autant que des adultes pour nous parler d’écologie, de lien entre l’homme et la nature et de métamorphose.
Inspirée du texte Une chenille dans le cœur de Stéphane Jaubertie, la pièce ne laisse aucune exubérance à la mise en scène d’une sobriété élégante : l’évocation des personnages et des lieux qui habitent le décor laisse la part belle à nos univers propres et c’est là toute l’envie de la compagnie qui, de son “Infini dehors”, cherche à ouvrir nos infinis intérieurs.
Photo ©Mathieu Nigay