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Musique du monde

Djazia Satour à Michel Musique : le meilleur des mondes

/ Par Pascale Cholette

La musique s’entend pour toutes et tous comme un langage universel. Pourtant, beaucoup s’accordent à définir une musique du monde, qui clive plus qu’elle n’établit, posant une barrière entre l’Occident et le reste du monde. L’Algéroise Djazia Satour est, sans détours, totalement indispensable comme indissociable de notre bassin culturel grenoblois depuis ses débuts avec le groupe de trip-hop MIG, puis avec ses albums personnels : Alwâne et Aswât. Les multiples concerts et les souvenirs qui nous reviennent détruisent les barrières entre les mondes, qu’elle chante en arabe algérien ou en anglais. Elle y impose toujours des airs pétris d’influences diverses, fondus par les aspérités et les assonances de sa voix et son timbre, qui ne sonnent que comme elle. Djazia Satour appartient, dans notre inconscient collectif, à notre monde à nous.

Embarqué dans l’aventure, le pianiste et arrangeur Pierre-Luc Jamain accuse une solide expérience, derrière son clavier comme ses consoles. Éclectique, on l’a vu aussi bien accompagner sur scène Feist que Charlotte Gainsbourg, Jean-Louis-Aubert ou Sébastien Tellier… Tout en ayant cofondé le groupe Sergent Garcia, très populaire en son temps.

Un ensemble qui rassemble

El Hourriya s’impose sans ambages comme une prise de liberté supplémentaire, par son titre comme par ses hymnes aux paroles que l’on pressent cathartiques ; efficientes pour échapper à un amour déçu, allégoriques car vaines pour réaliser les vœux des peuples opprimés, ou des exilés arrachés à leur terre. Elles sont certainement encore plus belles ainsi.

Ici, trois seuls instruments recréent un univers, le piano qui habille, un bendir qui ponctue, et la voix de Djazia. Puis tout s’interchange et se mêle, dans une production d’une fausse simplicité et d’une intemporalité émouvante. Se jouant de toute mode ou accroche, ce disque défie les accointances pour toucher vivement au cœur. Les multiples influences du duo sont si bien digérées qu’il en fusionne des hymnes laissant un goût expérimental et novateur. Une véritable ambiance se dégage, produite par la cohérence de l’ensemble des titres derrière un fil qui nous échappe, et nous garde pourtant en haleine. On fond particulièrement pour le titre Temet Liyam, et son accompagnement très keith-jarretien, qui fourmille d’idées et rebondit sans cesse là où on ne l’attend pas. Pour finir par brûler d’impatience de retrouver bientôt Djazia sur scène, dans l’intimité de cette formule, et avec l’incandescence qu’on lui connaît, afin de faire feu des frontières.

Photo ©Titi Photographe

DJAZIA SATOUR & PIERRE-LUC JAMAIN

Mercredi 11 juin à 18h30

Mardi 10 juin à 18h30

Michel Musique (Grenoble)

Gratuit

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