Fin août, le Festival de la cour du vieux temple organisera une 25e édition remodelée puisqu’en partie hors de sa cour du centre-ville grenoblois. Sa directrice artistique Emmanuèle Amiell nous en dit plus.
/ Par Aurélien Martinez
Depuis un quart de siècle, le bien nommé Festival de la cour du vieux temple a lieu chaque été en plein cœur de Grenoble, dans la très sympathique cour Marcel-Reymond qui, depuis deux ans, est occupée à l’année par le tout aussi sympathique Minimistan. D’où, forcément, des changements du côté du festival.
Fini, cette année, les gradins qui permettaient d’accueillir le public en plein air pour les spectacles et les concerts, et déménagement d’une grande partie des propositions culturelles dans la salle Olivier-Messiaen toute proche, utilisée initialement seulement en cas de pluie. Certains événements auront toutefois toujours lieu dans la cour, sur des chaises, pendant les trois jours de fermeture du Minimistan ; tout comme, chaque soir de festival, les premières parties musicales nommées « demi-heures joyeuses » : les buveurs de bière venus dans le coin juste pour se désaltérer devraient apprécier !
« Le festival va pas mal changer du fait des nouvelles conditions, mais on conserve l’esprit de convivialité. Surtout que l’association avec le Minimistan est plutôt chouette », nous a répondu la comédienne et metteuse en scène Emmanuèle Amiell (compagnie Les sept familles), aux commandes du festival depuis deux ans – elle était initialement en duo avec Honorine Lefetz du Théâtre du risque, mais cette dernière ne sera pas de la partie cette année du fait d’un emploi du temps trop chargé.
« On tient bon »
Si la forme du festival évolue depuis l’arrivée de la nouvelle direction, le fond bouge également. « On a essayé d’imaginer le festival un peu autrement, notamment en le rendant beaucoup plus professionnel qu’il ne l’était », assure Emmanuèle Amiell. Elle évoque notamment la programmation, certes toujours tournée vers la scène locale, confirmée comme émergente, mais avec davantage d’artistes professionnels donc – en vrac Le Théâtre du risque, Le Contre PoinG (photo), Les Zinzins, Trio mineur, The French Bastards, Arash Sarkechik… Deux temps seront tout de même consacrés aux amateurs, dont un avec l’Axe de création de la MJC-théâtre Prémol. « C’est clairement un geste politique de programmer Élisabeth Papazian », explique la directrice artistique du festival, en référence à la fermeture de ladite MJC par la Ville de Grenoble.
« Le festival est fragile, mais on tient bon » conclut Emmanuèle Amiell, qui donne le chiffre de quelque 80 % d’autofinancement grâce à la billetterie – la Ville de Grenoble et le Département de l’Isère complétant chacun le budget (avec respectivement 2500 et 3000 euros), ainsi que l’État dans une moindre mesure. « On continue surtout grâce à notre cinquantaine de bénévoles qui rendent tout ça possible ! » tenait-elle absolument à souligner. Des bénévoles qui font du festival, depuis 25 ans, l’un des derniers temps forts culturels de l’été grenoblois avant la rentrée.
Photo © Yassine Lemonnier