Il y a le film générationnel Dirty Dancing, tarte à la crème pleine d’eau de rose avec ses répliques proches du ridicule – « arrête de courir après ta vie comme un cheval sauvage » en meilleur exemple (mais dans la VF seulement). Et il y a la lecture que la comédienne et metteuse en scène Chloé Oliveres en a fait en partant du personnage principal féminin qui s’affranchit des codes des comédies romantiques pour affirmer son désir. En tirant le fil de cette bluette qui l’a passionnée ado, la cofondatrice du très féministe collectif théâtral « Les Filles de Simone », aujourd’hui quadragénaire passée par la fameuse crise liée à cette décennie, a imaginé un seule-en-scène introspectif habilement titré Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze. Dans une forme de one-woman-show, elle se livre « à la manière d’une Annie Ernaux qui aurait mangé Florence Foresti », comme l’assure la note d’intention de son spectacle. Un double patronage qui résume plutôt bien son aventure savoureusement autobiographique, elle aussi générationnelle, entre réflexions engagées et humour désopilant. / AM