Amputé d’une partie de ses subventions, le Street Art Fest Grenoble-Alpes revient sur le mode résilience (il nous avait déjà fait le coup en 2020 dans un contexte sanitaire compliqué) avec un programme allégé. Au menu tout de même, une exposition collective à l’Ancien musée de peinture ainsi qu’une quinzaine de nouvelles fresques avec des noms d’artistes souvent familiers du festival. Pour la plupart sympathiquement décoratifs (Colectivo Cíclope, Mr. June), passablement surréalistes (Louis Masai), ou gentiment hyperréalistes (Snek, Koga One, Mr.Dheo), ces artistes partagent en commun une forme de virtuosité qui séduit souvent un large public mais qu’on trouve, pour notre part, profondément ennuyeuse, immédiatement lisible, assez inoffensive et finalement dangereusement premier degré dans un monde qui est toujours plus complexe. On notera d’ailleurs une conférence sur le rôle du street art dans l’espace urbain (à l’ENSAG le 11 juin) à laquelle on sera curieux d’assister pour nourrir nos réflexions sur la question. / BB
Photo ©Andrea Berlese