Devenus incontournables sur notre scène locale, Los Burritos Santos continuent de populariser la cumbia à Grenoble en organisant bientôt une nuit spéciale à La Belle Électrique. Une première.
/ Par Hugo Verit
Si vous pensez ne pas connaître la cumbia, tapez « cumbia sobre el mar » sur YouTube et écoutez le premier résultat. Alors ? Bien sûr que vous connaissez ! Dans les années 1980, ce genre de musique latino-américain, inventé en Colombie au XVIIe siècle, s’exporte largement en Europe avec des tubes comme La Colegiala (utilisé dans une pub pour un célèbre café instantané). Riche de nombreuses subdivisions (cumbia chilienne, bolivienne, péruvienne, mexicaine, argentine…) et mêlée à d’autres styles au cours de son histoire, la cumbia – autrefois considérée comme une musique de marginaux – est aujourd’hui devenue un emblème puissant de la culture artistique sud-américaine.
Impossible de passer à côté. Et encore moins à Grenoble ces dernières années, où notre scène locale a vu émerger un groupe détonant, infatigable et prolifique : Los Burritos Santos. Un vrai groupe de scène, proprement inflammable, qui s’est très vite forgé une solide réputation avec sa « cumbia du Dauphiné », mélange de rythmes traditionnels et de moult influences moins latino (rock, punk, ska…). Originaires du Chili, Diego et Adrian fondent cette formation début 2023 avec d’autres musiciens grenoblois : « Je voulais retrouver et montrer l’ambiance des soirées chiliennes. Là-bas, tout le monde écoute la cumbia pour faire la fête. Ça n’existait pas à Grenoble », raconte Diego. Et les concerts se remplissent vite : « Notre premier public, c’était la communauté latino-américaine, très présente ici, et des Français qui ont vécu en Amérique Latine. » Il y avait nous aussi, séduits par une énergie simple et redoutable. À la Bobine, sur l’esplanade du Musée ou au Minimistan, on a toujours constaté la même chose : un beau bordel festif et bénéfique.
Bordel de cumbia, c’est justement le titre de leur second album, dont la sortie est l’occasion pour Los Burritos Santos d’organiser la toute première Nuit de la cumbia à la Belle Électrique. À leurs côtés, joueront Chicharron (chicha péruvienne psychédélique) et les Lyonnais de Kumbia Boruka, plus proches d’une cumbia classique. Une belle idée qui connaîtra peut-être une suite : « On aimerait beaucoup faire venir d’autres groupes qu’on adore », conclut Lou, chanteuse et accordéoniste des Burritos. Infatigables, qu’on vous dit.
Photo © Baptiste Lamontre