Et si on vous recommandait, en toute subjectivité, six artistes à aller voir au sein de cette nouvelle édition de Jazz à Vienne ? Commençons par le plus évident avec Kamasi Washington, compositeur et saxophoniste surdoué de Los Angeles universellement acclamé avec la sortie de son bien nommé The Epic en 2015. Un monument discographique de près de 3h qui ressuscite et réinvente dans un même temps soul, jazz fusion et psychédélisme 70’s, à la croisée des influences de John Coltrane, Miles Davis et Weather Report. Un pied dans le passé donc, mais un autre dans le futur comme en témoigne sa proximité avec Kendrick Lamar et son crew TDE, ou les membres de la « beat scene » de Los Angeles (Flying Lotus, Thundercat…). Après avoir renouvelé le genre en l’espace de deux autres albums (Heaven and Earth et Fearless Movement), Washington a récemment composé la bande son d’un… anime japonais (Lazarus) aux côtés des pointures Bonobo et Floating Points.
Dans un autre registre, il ne faudra pas manquer non plus les fabuleux Kassav’, véritables légendes vivantes de la musique antillaise. D’une modernité révolutionnaire, le zouk béton auquel ils ont donné naissance à la fin des années 70 reste encore aujourd’hui d’une inventivité et d’une créativité sans faille et une source d’inspiration pour beaucoup. Au même titre d’ailleurs que la géniale Meshell Ndegeocello, pionnière de la néo-soul dont le talent n’a pas pris une ride au fil des ans. Pour terminer enfin sur des références plus contemporaines, on vous recommande chaleureusement les prestations du Britannique Michael Kiwanuka, de l’Américano-Pakistanaise Arooj Aftab, et dans un registre plus rap, celle de l’excellent GoldLink (mettez son Zulu Screams en soirée et voyez l’ambiance s’enflammer instantanément). / DG
Photo ©Vincent Haycock