En renouant avec la nature, le rythme du soleil et les produits locaux, le festival Solstice-en-Vercors témoigne d’une nouvelle manière d’appréhender l’art dans un monde en crise et propose un week-end de rendez-vous surprenants.
/ Par Benjamin Bardinet
Depuis 2020, Villa Glovettes propose des résidences d’artistes dans un site inattendu : une gigantesque copropriété construite au mitan des années 1970 au pied des pistes du domaine skiable de Villard-de-Lans. Occupé cinq mois par an pendant les saisons touristiques, ce bâtiment est quasiment désert le reste de l’année. C’est à partir de ce constat que les fondatrices de l’association Villa Glovettes ont eu la bonne idée de faire de cet étrange endroit une résidence d’artistes par intermittence. Une résidence d’un nouveau genre proposant aux heureux élus de profiter du calme de l’intersaison pour se ressourcer et se consacrer à leur travail dans un environnement naturel remarquable et un urbanisme d’un autre temps. À l’approche de l’été, Villa Glovettes organise désormais un festival célébrant à la fois le solstice, la fin des résidences de printemps et le début de l’arrivée massive des touristes qui feront perdre au site le charme qu’il peut avoir lorsqu’il est en partie déserté.
Cueillette artistique
Joliment sous-titrée « cueillir le paysage », cette première édition du festival annonce une dizaine d’artistes et de créateurs en tous genres avec lesquels le public est invité à partager des moments singuliers. Au programme donc, une exposition qui investira les abords et l’intérieur de la résidence des Glovettes, des promenades-cueillettes accompagnées par l’ethnobotaniste et historienne de l’art Clarisse Le Bas, un déjeuner concocté par Chloé Wen et Thaïs Giannetti uniquement à partir de produits du terroir ainsi que des concerts, dont un au lever du soleil donné par la chanteuse lyrique Léa Trommenschlager accompagnée de Julie Normal aux ondes Martenot (instrument envoûtant aux sonorités vibrantes).
Pour profiter de toute la richesse de ce programme, du petit matin jusqu’à tard le soir, il y a la possibilité d’être hébergé dans la résidence même, ceci afin que l’expérience soit complète… Pensez-y d’autant plus que ce festival reste un bon moyen d’éviter le capharnaüm à merguez qu’est devenue la fête de la musique en ville…
Photo ©Pascale Cholette