Il existe un monde parallèle où résonnent, au sein d’une vallée prospère, d’hypnotiques grilles de blues, des solos de guitare à n’en plus finir, des voix cassantes, et même quelques notes tendues de ce vieil instrument de poche qu’on appelle l’harmonica. Bienvenue à Grésiblues, un festival qui s’évertue, depuis 25 ans, à entretenir la flamme d’un genre de musique devenu clairement marginal. Au contraire du jazz qui a su se transformer (perdant certainement en route ce qui faisait le plaisir des puristes), le blues-rock tourne encore aujourd’hui autour de ses fondamentaux. Constat flagrant lorsqu’on écoute les artistes qui peuplent la programmation de l’édition 2025 : que du pur jus, ou presque. Parmi les moments les plus forts – selon nos oreilles peu érudites dans le domaine, il faut le reconnaître – notons le concert des Buttshakers, puissante formation à dominante soul, ainsi que la soirée de clôture qui accueille trois musiciens venus de Chicago – berceau du blues électrique : Russ Green, Mike Wheeler et Peaches Staten. Un joli moment. / HV
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