Mêler musique et image, tel est le propos du Tympan dans l’œil, festival qui met à l’honneur le ciné-concert dans l’Y grenoblois depuis 15 ans. De quoi égayer largement ce mois de novembre (toujours trop long).
/ Par Hugo Verit
C’est ce qu’on appelle une niche. La pratique du ciné-concert – qui consiste à jouer en live la bande-son d’un film projeté, ou au contraire à la déjouer en proposant une partition nouvelle et originale – n’a rien d’hégémonique dans le paysage culturel. Et pourtant, à Grenoble (où tout se passe bien sûr), nous avons la chance d’avoir un des rares festivals entièrement dédiés à la question : Le Tympan dans l’œil, événement dont on célèbre cette année la 15e édition.
Afin d’initier le grand public à cet art hybride, l’équipe du festival mise comme souvent sur quelques succès incontournables, à l’image du Roi et l’oiseau, banger absolu de toutes les enfances, dont la bande-son universelle sera réinterprétée à la Source par un certain Chapelier Fou (notre photo). Le violoniste électro (qu’on n’avait pas vu depuis longtemps dans notre ville) se propose d’accompagner les aventures du berger et de sa ramoneuse (ah pardon, c’est l’inverse !) avec un quatuor à cordes. Autres tubes cinématographiques de cette édition : le fameux Sleepy Hollow de Tim Burton, remixé par le duo synthés-batterie prometteur Tago Mago, ou encore Trafic de Jacques Tati, traficoté par les Lillois psychédéliques de Temps Calme. Enfin, la Cinémathèque de Grenoble accueille un classique du cinéma muet, La Foule (1928), pérégrinations d’un Américain à travers la masse, sur lesquelles le vibraphoniste Illya Amar s’en donne à cœur joie.
Mais il serait bien dommage de réduire cet événement au cinéma traditionnel. Plus globalement, c’est bien la musique à l’image qui est célébrée sous toutes ses coutures. Ainsi, on ne manquera pas le spectacle de Vincent Moon, mêlant ses images ethnographiques et ses recherches sonores dans un acte improvisé qui s’annonce fascinant. On pourra aussi se pencher sur les concerts dessinés dont Biôwa, union du Bénin international musical et du dessinateur de BD Fabien Toulmé, ou le « mini ciné-concert de bruits, d’images et d’odeurs » Fuega, à voir à l’Espace 600 avec vos petits (dès 2 ans).
Photo © Romain Gamba
